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Les Rencontres de l'Art Postal
24 juin 2009

Louis XI not dead...

Bordeaux: les organisateurs d'une exposition jugée pornographique renvoyés devant le tribunal

AP | 23.06.2009 | 14:12

Neuf ans après la tenue de l'exposition "Présumés innocents" au Centre d'arts plastiques contemporains de Bordeaux (CAPC), ses trois organisateurs ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour "diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique", a-t-on indiqué mardi de sources judiciaires, confirmant une information parue dans "Libération".

Cette exposition sur le thème de l'enfance dans/et l'art avait présenté quelques 200 oeuvres d'artistes comme Richard Mapplethorpe, Cindy Sherman, Nan Goldin, Christian Boltanski... A l'issue de l'exposition, une plainte avait été déposée par un particulier et une association, "La Mouette", qui visait, non pas les oeuvres décrochées, mais leur reproduction dans le catalogue et l'album de l'exposition, vendus sous blister.

Dans son ordonnance de renvoi vendredi dernier devant le tribunal correctionnel, le juge Jean-Paul Croizier considère qu'une dizaine de pièces -photographies, peintures ou montages photographiques- "montrant l'image de mineurs ou la représentation de mineurs (sont) susceptibles de revêtir un caractère pornographique".

Une décision "hallucinante", a réagi Me Richard Malka, l'avocat de Claude-Henry Cousseau, ancien directeur du CAPC. Me Malka se dit "accablé qu'en 2008 on puisse encore faire ce type de procès moyenâgeux". Dans son ordonnance, le juge estime qu'il "résulte de l'examen de ce catalogue et de cet album qu'ils comportent l'un et l'autre des oeuvres faisant apparaître des mineurs ou des représentations de mineurs dans un contexte pornographique".

L'une des photographies visées est celle de l'artiste américain Gary Gross représentant "une jeune adolescente dans sa baignoire", à savoir Brooke Shields. "Cette photographie a pour objet de dénoncer la commercialisation de l'enfant", explique Me Malka qui considère que cette décision judiciaire n'est autre que celle de "l'ignorance à l'oeuvre".

Me Emmanuel Pierrat, avocat des deux commissaires d'exposition, Marie-Laure Besnard-Bernadac et Stéphanie Moisdon, juge "délirante en droit" cette décision de renvoi. "On nage en plein délire. Toutes les oeuvres viennent des plus grands musées d'art contemporain du monde entier", a-t-il souligné en rappelant qu'un "parcours pédagogique (de l'exposition, NDLR) avait été validé par le rectorat".

L'ordonnance souligne que sur les 47 enseignants ou animateurs ayant accompagné des groupes scolaires et interrogés dans le cadre de l'enquête, seules deux ont manifesté "leur réprobation", les 45 autres témoignant leur satisfaction.

Les trois responsables sont également renvoyés pour "diffusion aux mineurs d'un message violent ou pornographique", une incrimination concernant une dizaine de reproductions publiées dans le catalogue ou l'album, en vente à la librairie du musée. Le juge considère que ces deux ouvrages en vente sous blister étaient "parfaitement susceptibles d'être vues ou perçues par un mineur" estimant par ailleurs que le prix de ces ouvrages, 45 euros le catalogue, selon Me Pierrat, "ne peut être considéré comme un élément véritablement dissuasif de leur acquisition par un mineur".

Autant d'éléments, selon le juge d'instruction, qui mettent en scène des mineurs et présentent "un caractère pornographique au sens d'une représentation grossière de la sexualité blessant la délicatesse et tendant à exciter les sens". En 2008, le parquet de Bordeaux avait requis un non-lieu à l'égard des trois personnes mises en examen. AP

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20090623.FAP0070/bordeaux_les_organisateurs_dune_exposition_jugee_pornog.html

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