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Les Rencontres de l'Art Postal

17 octobre 2011

Maître Baduel, 20 septembre 2011.

Jean-Paul BADUEL         

Avocat à la Cour             

D.E.A Relations Internationales       

Member of the Chartered Institute of Arbitrators

Mail : jean.paul.baduel@gmail.com 

 

22 rue de Savoie

75006 PARIS

 

Tél: 01 46 34 14 66

Fax: 01 43 29 77 03

 

Monsieur Philippe PISSIER      

Le Viguié Divillac              

46170 CASTELNAU-MONTRATIER

 

Mardi 20 septembre 2011

       

N/REF : JPB/JG                                

AFFAIRE : PISSIER Philippe/TEULIER-BORIE-LAZERGES

 

Cher Monsieur,

 

Je reviens vers vous dans ce dossier.

 

Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint copie du jugement rendu par le Tribunal Correctionnel de Cahors en date du 07/07/2011.

 

Vous souhaitant bonne réception,

 

Je vous prie d'agréer, Cher Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs et les plus dévoués.

 

 

Jean-Paul BADUEL

 

 

***

 

 

EXTRAIT DES MINUTES DU GREFFE DU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE CAHORS

 

 

Cour d’Appel d’Agen

 

Tribunal de Grande Instance de Cahors

 

Jugement du Tribunal Correctionnel 07/07/2011

 

N° minute 414/2011

 

N° parquet 10347000009

 

Plaidé le 26/05/2011

 

Délibéré le 07/07/2011

 

 

JUGEMENT CORRECTIONNEL

 

 

A l’audience publique du Tribunal Correctionnel de Cahors le VINGT-SIX MAI DEUX MILLE ONZE.

 

Composé de :

Monsieur Accomando Gilles, président,

Madame Geffroy Marina, assesseur,

Monsieur Guilhem Alphonse, assesseur.

 

assistés de Madame Leray Brigitte, greffière,

 

en présence de Madame Gamain Tiffany, substitut,

 

a été appelée l’affaire

 

ENTRE :

 

PARTIE CIVILE :

 

Monsieur PISSIER Philippe, demeurant 5 rue Clémenceau, 46170 CASTELNAU-MONTRATIER, partie civile poursuivante, comparant, assisté de Maître BADUEL Jean-Paul, avocat au barreau de Paris ;

 

Monsieur le PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE, près ce tribunal, partie jointe

 

ET

 

Prévenu

Nom : TEULIER Jacques

né le 29 septembre 1958 à VIDAILLAC (Lot)

Nationalité : française

Situation familiale : marié

Situation professionnelle : directeur adjoint CENTRE DE TRI POSTAL

demeurant : 46090 FLAUJAC POUJOLS

Situation pénale : libre

comparant, assisté de Maître GIL, avocat au barreau d’ALBI ;

 

Prévenu du chef de :

ATTEINTE AU SECRET OU SUPPRESSION DE CORRESPONDANCES PAR DEPOSITAIRE DE  L’AUTORITE PUBLIQUE, faits commis depuis le  4 juin  2008 et jusqu’au 25 juin 2009 à  CAHORS.

 

Prévenu :

Nom : BORIE Pascal

né le 17 avril 1960 à VILLENEUVE-SUR-LOT (Lot-Et-Garonne)

Nationalité : française

Situation familiale : marié

Situation professionnelle : Directeur du centre de tri postal

demeurant : 739 B Avenue de Stalingrad 47000 AGEN

Situation pénale : libre

comparant, assisté de Maître GIL, avocat au barreau d’ALBI ;

 

Prévenu des chefs de :

ATTEINTE AU SECRET OU SUPPRESSION DE CORRESPONDANCES PAR DEPOSITAIRE DE  L’AUTORITE PUBLIQUE, faits commis depuis le  4 juin  2008 et jusqu’au 25 juin 2009 à  CAHORS

DENONCIATION CALOMNIEUSE, faits commis du 26 mai 2008 au 29 mai 2008 à CAHORS

 

Prévenu :

Nom : LAZERGES Jean-Marc

né le  24 avril 1958 à SAVERDUN (Ariège)

Nationalité : française

Situation familiale : marié

Situation professionnelle   : Lieutenant de gendarmerie

demeurant : Groupement de  Gendarmerie 65000 TARBES

Situation pénale : libre

comparant, assisté de Maître  BELOU Laurent, avocat au barreau du Lot,

 

Prévenu du chef de :

ATTEINTE AU SECRET OU SUPPRESSION DE CORRESPONDANCES PAR DEPOSITAIRE DE  L’AUTORITE PUBLIQUE, faits commis depuis le  4 juin  2008 et jusqu’au 14 mai 2009 à CAHORS

 

DEBATS

 

A l’appel de la cause, le président a constaté la présence et l’identité de TEULIER Jacques, BORIE Pascal et LAZERGES Jean-Marc, et a donné connaissance de l’acte qui a saisi le tribunal,

 

Le président a instruit l’affaire, interrogé les prévenus présents  sur les faits et reçu leurs déclarations.

 

Maître BADUEL, conseil de PISSIER Philippe, a été entendu en sa plaidoirie ;

 

Le ministère public  a été entendu en ses réquisitions.

 

Maître GIL, conseil de BORIE Pascal et TEULIER Jacques, a été entendu en sa plaidoirie.

 

Maître BELOU Laurent, conseil de LAZERGES Jean-Marc a été entendu en sa plaidoirie.

 

Les prévenus ont eu la parole en dernier.

 

Le greffier a tenu note du déroulement des débats.

 

Puis, à l’issue des débats, le président  a informé les parties présentes  ou régulièrement représentées que le jugement serait prononcé le 7 juillet 2011 à 14 heures.

 

A cette date, le jugement a été rendu  publiquement par le tribunal.

 

Composé de :

Monsieur Accomando Gilles, président,

Madame Geffroy Marina, assesseur,

Monsieur  Behmoiras François, assesseur,

Assistés de Madame Leray Brigitte, greffière, et en présence du ministère public, en vertu des dispositions de la loi  du 30 décembre 1985, la décision ayant été prononcée par  Monsieur  Accomando Gilles, Président.

 

Le tribunal a délibéré et statué conformément  à la loi en ces termes :

 

Les prévenus ont été cités par  PISSIER Philippe, partie civile.

 

TEULIER Jacques a comparu à l’audience assisté de son conseil ; il y a lieu de  statuer contradictoirement à son égard.

 

Il est prévenu d’avoir à CAHORS, le 4 juin  2008, détourné quatre cartes postales en les portant dans les locaux de la brigade des recherches  de la gendarmerie de Cahors, faits prévus  par ART. 432-9 AL. 1 C. PENAL, et réprimés par 432-9 AL. 1, ART. 432-17 C. PENAL.

 

BORIE  Pascal a comparu à l’audience assisté de son conseil ; il y a lieu de  statuer contradictoirement à son égard.

 

Il est prévenu :

 

d’avoir à CAHORS, le 4 juin  2008, détourné quatre cartes postales en les portant dans les locaux de la brigade des recherches  de la gendarmerie de Cahors, faits prévus  par ART. 432-9 AL. 1 C. PENAL, et réprimés par 432-9 AL. 1, ART. 432-17 C. PENAL.

 

d’avoir à CAHORS, du 26 mai 2008 au 29 mai 2008, en tout cas sur le territoire national et depuis temps  non couvert par la prescription, dénoncé  un fait de nature à entraîner des sanctions judiciaires, administratives ou disciplinaires, en l’espèce en indiquant que 4 cartes postales à caractère pornographique étaient susceptibles d’être vues par des mineurs, alors qu’il savait que l’embauche d’étudiants ne commençait que  le 30 juin 2008, contre Monsieur PISSIER Philippe, en sachant que ce fait était totalement ou partiellement inexact.

 

Faits prévus par ART. 226-10 AL. 1 C. PENAL et réprimés par ART. 226-10 AL. 1, ART. 226-31 C. PENAL.

 

LAZERGES Jean-Marc a comparu à l’audience assisté de son conseil ; il y a lieu de statuer contradictoirement à son égard.

 

Il est prévenu d’avoir à CAHORS, depuis le 4 juin 2008 et jusqu’au 14 mai 2009, en tout cas sur le territoire national et depuis temps non prescrit, commis le recel de détournement d’envoi postal et de données à caractère personnel  sans le consentement exprès de l’intéressé.

Faits prévus par ART. 432-9 AL. 1. C. PENAL et réprimés par ART. 432-9 AL. 1, ART. 432-17 C. PENAL.

 

SUR L’ACTION PUBLIQUE :

 

Philippe PISSIER, poursuivi devant les juridictions répressives pour des faits de diffusion de message violent ou contraire  à la dignité  accessible à un mineur, atteinte à l’intimité de la vie privée  par fixation ou transmission  de l’image d’une personne et détention  sans  autorisation d’arme  ou de munition de première ou quatrième catégorie, a été  relaxé. L’arrêt de la cour d’appel d’Agen du 18 mars 2010 comporte un exposé des faits auquel il est fait renvoi.

 

Sur le délit prévu et réprimé par l’article  432-9 du code pénal reproché à Jacques TEULIER et  Pascal BORIE

 

Philippe PISSIER considère que Jacques TEULIER, directeur adjoint du centre de tri de Cahors, a commis le délit d’atteinte au secret des correspondances :

- d’une  part en procédant à l’’analyse des quatre cartes postales

- d’autre part en  acceptant la remise de ces documents par le  préposé qui  avait la  charge de l’oblitérer

- enfin en portant  ces quatre cartes postales le  4 juin 2008 à la brigade des recherches  de Cahors.

 

Philippe PISSIER  considère que Pascal  BORIE, directeur du  centre de tri,  a commis le délit d’atteinte au secret des correspondances en se présentant à la convocation du 8  octobre 2008 dans les  locaux de la brigade de recherches et en décidant de solliciter les services de  gendarmerie.

 

Jacques TEULIER  et Pascal BORIE estiment  que les cartes postales n’ont pas été  détournées mais remises à la gendarmerie pour les besoins d’une enquête. Ils soutiennent que le secret des correspondances ne peut protéger une carte  postale circulant à découvert.

 

Jacques TEULIER et Pascal BORIE considère qu’ils ont respecté leurs obligations de porter à la connaissance du ministère public tout fait susceptible de constituer un crime ou un délit.

 

Le tribunal constate  qu’en l’absence de caractérisation de l’élément moral ou intentionnel pour les faits de violation du secret  dfes correspondances ou  leur détournement, Jacques TEULIER et Pascal BORIE doivent être relaxés.

 

Sur le délit de dénonciation mensongère reproché à Pascal BORIE :

 

Philippe PISSIER estime que Pascal BORIE a commis  une dénonciation mensongère en  octobre 2008 en indiquant que les quatre cartes postales étaient susceptibles d’être vues par des mineurs alors qu’aucun mineur n’était employé au centre de tri à cette date.

 

Le tribunal relève que dans sa déclaration Pascal BORIE mentionne la présence possible de mineurs en stage découverte des entreprises et  qu’il indique bien que les emplois mineurs interviennent à compter du 30  juin jusqu’au 30 août. Les déclarations de Pascal BORIE ne peuvent être considérées comme mensongères au sens de l’article 434-26  du code pénal. Pascal BORIE sera relaxé de ce chef de prévention.

 

Sur le délit de recel de détournement d’envoi postal  reproché à Jean-Marc LAZERGES :

 

Philippe PISSIER expose que Jean-Marc LAZERGES a saisi et retenu les documents postaux détournés  par Jacques TEULIER et ainsi commis le délit de recel de détournement d’envoi postal.

 

Le tribunal a considéré que Jacques TEULIER n’avait pas commis d’infraction de détournement d’envoi postal. En l’absence d’infraction  principale, le recel ne peut  être établi. Jean-Marc LAZERGES sera relaxé de ce chef de poursuites.

 

Sur le délit de recel de données à caractère personnel reproché à Jean-Marc LAZERGES :

 

Philippe PISSIER estime que Jean-Marc LAZERGES a procédé à des actes d’investigations violant le secret des correspondances  en transcrivant  dans un CD ROM saisi  et placé sous scellé l’ensemble des  messages adressés par ses correspondants.

 

Le tribunal constate que Jean-Marc  LAZERGES est  intervenu dans le cadre d’une enquête pénale  effectuée selon les règles légales et que les  documents ont été placés sous  scellés. Ces faits ne sauraient constituer une infraction pénale en l’absence de caractérisation d’un  détournement manifeste de procédure. Jean-Marc LAZERGES sera relaxé pour  ces faits.

 

SUR L’ACTION CIVILE

 

Sur la demande de réparation  du préjudice résultant de la détention illégale de quatre cartes postales, d’un  ordinateur, d’un fusil de  calibre 12 mécanisme à pompe et des munitions afférentes ainsi que de 18 cartes postales préparées mais non  expédiées par Philippe PISSIER.

 

Philippe PISSIER demande la condamnation  solidaire des trois personnes poursuivies  à lui verser la somme de 7400 euros en réparation du préjudice subi.

 

En l’absence de déclaration  de culpabilité à l’encontre de Pascal BORIE, Jacques TEULIER et Jean-Marc LAZERGES, le tribunal rejette les demandes présentées par Philippe  PISSIER.

 

Sur la demande présentée par Philippe  PISSIER de condamnation de Jean-Marc LAZERGES à verser la somme de 5000 euros  résultant de l’abus  de pouvoir et de 5000 euros résultant  du recel de  correspondances informatiques.

 

Jean-Marc  LAZERGES a été relaxé pour les faits de recel de correspondances informatiques, la demande de réparation à ce titre est donc sans fondement juridique.

 

Les faits énoncés sous la dénomination d’abus de pouvoir n’ont pas été qualifiés pénalement par la partie poursuivante. En conséquence une demande de réparation n’est pas recevable dans le cadre de cette action devant le tribunal correctionnel.

 

Sur la demande présentée par Philippe PISSIER de condamnation  de  Jean-Marc LAZERGES, Pascal BORIE et Jacques  TEULIER à lui verser 6000 euros au titre  de la réparation du recel de données informatiques.

 

Jean-Marc LAZERGES, seule personne poursuivie pour ces faits, a été relaxé. La demande de Philippe PISSIER est donc irrecevable.

 

Sur  les demandes présentées par Jacques TEULIER et Pascal BORIE de condamnation de Philippe PISSIER à leur verser la somme de 4000 euros  à titre de dommages et intérêts.

 

Pascal BORIE et Jacques TEULIER avancent que la citation directe notifiée par Philippe PISSIER est hasardeuse, qu’elle a constitué un support de communication et  le Tribunal considère qu’en l’espèce il n’y a pas abus de constitution de partie civile de  Philippe PISSIER. Il apparaît que ce dernier a été relaxé, à l’issue d’une procédure lourde au regard des enjeux, des faits dont il était poursuivi. Il a ensuite engagé cette procédure en croyant que des fautes pénales avaient été commises par des personnes intervenues dans la précédente procédure.

 

Sur la demande présentée par Jean-Marc LAZERGES de condamnation de Philipe PISSIER à lui verser 10000 euros à titre de dommages et  intérêts.

 

Jean-Marc LAZERGES considère que la citation  directe a été réalisée de mauvaise foi et de façon téméraire. Il relève que cette citation a été publiée sur internet ainsi qu’un  courrier établi par l’avocat de Philippe PISSIER et transmis au directeur général  de la gendarmerie. Jean-Marc LAZERGES considère qu’il a subi un préjudice d’un point de vue de sa réputation mais aussi psychologique.

 

Le tribunal considère qu’en l’espèce il n’y a pas abus de constitution de  partie civile de Philippe PISSIER. Il apparaît que ce dernier a été relaxé, à l’issue d’une procédure lourde au regard des enjeux, des faits dont il était poursuivi. Il a ensuite engagé cette procédure en croyant que des fautes pénales avaient été commises par des personnes intervenues dans la précédente procédure. La publication sur internet d’une correspondance d’un avocat constitue des faits distincts dont le tribunal n’est pas saisi et qui ne peut donner lieu à réparation dans le cadre de la présente procédure.

 

PAR CES MOTIFS

 

Le tribunal, statuant publiquement, en premier ressort et contradictoirement à l’égard de TEULIER Jacques, BORIE Pascal, LAZERGES Jean-Marc et PISSIER Philippe.

 

SUR L’ACTION PUBLIQUE :

 

Relaxe TEULIER Jacques, BORIE Pascal et LAZERGES Jean-Marc des fins de la poursuite, sans frais ni dépens.

 

SUR L’ACTION CIVILE :

 

Déclare la constitution de partie civile de Philippe  PISSIER  irrecevable, du fait des relaxes.

 

Déboute TEULIER Jacques, BORIE Pascal et LAZERGES Jean-Marc de leurs demandes.

 

Ordonne la restitution de la consignation versée par Philippe PISSIER.

 

Le présent jugement ayant été signé par le président et la greffière.

 

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15 juin 2011

"Le Lot en Action" n°35, 27 mai 2011.

LotEnAction35-27mai2011

15 juin 2011

"Le Petit Journal", du 2 au 8 juin 2011.

PetitJournal2au8juin2011

1 juin 2011

L'affaire des cartes postales de seins, la suite

31/05/2011

28 mai 2011

"La Dépêche du Lot", 27 mai 2011 E.V.

Publié le 27/05/2011 03:52 | Marielle Merly

Les cartes postales font encore débat

tribunal

Me Laurent Belou, avocat du capitaine de gendarmerie chargé de l'enquête : « J'ai reçu un homme déstabilisé. Il ne comprenait pas ce qu'on lui reprochait. »/Photo DDM, archives
Me Laurent Belou, avocat du capitaine de gendarmerie chargé de l'enquête : « J'ai reçu un homme déstabilisé. Il ne comprenait pas ce qu'on lui reprochait. »/Photo DDM, archives
Me Laurent Belou, avocat du capitaine de gendarmerie chargé de l'enquête : « J'ai reçu un homme déstabilisé. Il ne comprenait pas ce qu'on lui reprochait. »/Photo DDM, archives

Dossier ubuesque hier, à la barre du tribunal correctionnel où trois personnes comparaissaient pour recel et suppression de correspondance par dépositaire de l'autorité publique. Le plaignant avait écopé d'une peine avec sursis pour l'envoi de 4 cartes postales osées, avant d'être relaxé en appel.

La partie civile était représentée par un ténor du barreau parisien, Me Jean-Paul Baduel, hier au tribunal. Son client Philippe Pissier, plasticien établi à Castelnau-Montratier, avait défrayé la chronique en mai 2009 ; il y comparaissait alors pour avoir envoyé quatre cartes postales montrant des photos de Castelnau agrémentées d'un montage. En l'occurrence une poitrine féminine dénudée et des pinces à linge pinçant les tétons. Au moment du procès, pour le procureur Éric Seguin, l'infraction d'atteinte à la dignité était constituée. Dans son réquisitoire, il avait demandé deux mois avec sursis.

Saisi par une citation directe, le tribunal a appelé, hier à la barre, les deux responsables de la Poste ainsi que le capitaine de gendarmerie, alors en charge de l'enquête. Il leur est reproché un délit de dénonciation mensongère, et recel de détournement de correspondance.

« Une employée choquée »

« Dans ce dossier, je demande au tribunal de statuer sur l'abus de pouvoir. Ce n'est pas un trafic de stupéfiants, c'est une vision esthétique des choses, avance Me Jean-Paul Baduel. La cour d'appel d'Agen a estimé qu'il n'y avait aucun caractère pornographique et a relaxé mon client. Suite aux cartes postales données physiquement par un postier à la gendarmerie, on a fait des perquisitions chez mon client. On lui a pris son ordinateur pour voir s'il n'y avait pas un site à caractère pornographique. L'expertise a conduit à la transformation sur CD-Rom de la mémoire de l'ordinateur. Elle a été placée sous scellé et toujours pas rendue. »

« Je ne suis pas à l'origine des poursuites, observe Thiffany Gamain, substitut au procureur. J'ai cru entendre que l'on replaidait la culpabilité ou non de M. Pissier. Il est innocent des faits pour lesquels il était poursuivi. Pour autant, est-ce que ça rend illégitime les enquêtes qui ont été diligentées. Faut-il mettre en cause la qualité du travail qui a été faite par les enquêteurs ? Sur le recel reproché au capitaine de gendarmerie, on est dans une situation extravagante : comment pouvait-il savoir que les cartes provenaient d'une infraction ? Je demande la relaxe. »

« Une employée a été choquée par ces cartes postales, rappelle un des responsables de la Poste. J'ai indiqué à la gendarmerie qu'il y avait à Cahors, des cartes postales particulières. Elles portaient atteinte à l'image de la femme. »

« Pour se faire reconnaître artiste, il y a le talent et il y a l'esclandre. Mon client a œuvré pendant des années au centre de recherche de Cahors, plaide Me Laurent Belou, avocat du capitaine de gendarmerie. Il n'apprécie pas qu'à cause d'une carte postale, Cahors soit connu dans le monde entier. M. Pissier est en train de mettre en place, par son raisonnement, un raisonnement totalitaire. M. Pissier doit faire la distinction entre le débat judiciaire loyal et la calomnie. Je trouve inacceptable qu'on puisse mettre sur le net une lettre qui traîne mon client dans la boue. Là on devient une société totalitaire. »

Le jugement a été mis en délibéré au 7 juillet.

 
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RÉACTIONS DES LECTEURS
Précisions (par Phil P. - 27/05/2011 22:29)

Je tiens à préciser que :
A, ligne 3, ce n'est pas :
"recel et suppression de correspondance " mais "détournement de correspondances et recel de correspondances détournées"
B, paragraphe 2 , on lit : "l'infraction d'atteinte à la dignité était constituée". J'étais inculpé via l'Article 227-24 du Nouveau Code Pénal, ce n'est pas tout à fait "la même chose".
C, paragraphe 4 : on lit "On lui a pris son ordinateur pour voir s'il n'y avait pas un site à caractère pornographique". La réalité plus crue : l'on a fouillé mon ordinateur dans l'espoir d'y trouver des éléments pédopornographiques, et d'ainsi pouvoir consolider un dossier à la fois vide et burlesque.
D,paragraphe 5 : "Sur le recel reproché au capitaine de gendarmerie, on est dans une situation extravagante : comment pouvait-il savoir que les cartes provenaient d'une infraction ? Je demande la relaxe." Comment pouvait-il le savoir, en effet ? si ce n'est en lisant le Code Pénal (et son article 432-09),puisque, paraît-il, "nul n'est censé ignorer la loi", et encore moins ceux chargés de la faire respecter.
E, "Elles portaient atteinte à l'image de la femme." C'est quoi déjà, le chiffre d'affaires de La Poste, relatif à l'acheminement de brochures pornographiques sous pli discret ?
F, "Pour se faire reconnaître artiste, il y a le talent et il y a l'esclandre." Mon brave, j'ai des oeuvres dans des musées au Luxembourg, en Russie, en Grande-Bretagne...
G, "Il n'apprécie pas qu'à cause d'une carte postale, Cahors soit connu dans le monde entier". Bah, je crois qu'il a pas terminé de pleurer.
H, "M. Pissier est en train de mettre en place, par son raisonnement, un raisonnement totalitaire". Moi aussi j'ai entendu dire qu'Anne Frank voulait préfacer "Mein Kampf".
I, "Je trouve inacceptable qu'on puisse mettre sur le net une lettre qui traîne mon client dans la boue." Non, il s'agissait de rappels de faits à l'intention de son supérieur hiérarchique.
Bonjour chez vous !
Philippe Pissier

http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/27/1091745-les-cartes-postales-font-encore-debat.html

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28 décembre 2010

TGI de CAHORS, 3 février 2011.

Jean-Paul BADUEL

Avocat à

la Cour

D.E.A Relations Internationales

Member of the Chartered Institute of Arbitrators

Mail : jean.paul.baduel@gmail.com

22, rue de Savoie

75006 PARIS

Tél :01 46 34 14 66

Fax : 01 43 29 77 03

Monsieur Philippe PISSIER      

5, rue Clemenceau            

46170 CASTELNAU-MONTRATIER

Vendredi 10 décembre 2010

    

N/REF : JPB/JG

AFFAIRE : PISSIER Philippe/TEULIER-BORIE-LAZERGES

Cher Monsieur,

Je reviens vers vous pour vous dans ce dossier concernant la citation directe en correctionnelle.

Je vous indique que cette affaire sera appelée à la première audience (consignation) devant le Tribunal Correctionnel de Cahors le 3 février

2011 a

14

heures.

Je fais donc signifier par le ministère d'un huissier de justice l'acte.

Vous souhaitant bonne réception,

Je vous prie d'agréer, Cher Monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs et les plus dévoués.

Jean-Paul BADUEL

8 octobre 2010

France-Info, 8 octobre 2010.

Rétrospective Larry Clark, 40 ans de photos avec les ados

Claire Baudéan - Hier, 05:58

Première rétrospective en France du photographe et réalisateur américain Larry Clark, à partir de demain au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Une expo qui fait débat depuis plusieurs jours, après son interdiction aux moins de 18 ans par la Mairie de Paris.

(c)Courtesy of the artist, Luhring Augustine, New York and Simon Lee Gallery, London

Larry Clark. Untitled, 1972
©Courtesy of the artist, Luhring Augustine, New York and Simon Lee Gallery, London

Larry Clark interdit aux mineurs, c’est un peu Larry Clark interdit à son public, les ados, ceux avec qui il vit et travaille depuis plus de 40 ans aux Etats-Unis, ados en quête de jouissance et d’expériences fortes avec la drogue, le sexe et les armes à feu.

Plus de 200 tirages originaux, dont les fameuses séries Tulsa de 1971, Teenage lust de 83 ou Punk Picasso de 2003 sont accrochés sur de grands murs blancs, un film de 1968 récemment retrouvé sur la vie des toxicomanes de Tulsa, sa ville natale, est projeté pour la première fois. Larry Clark a composé un immense collage pour l’exposition parisienne, entre journal intime et parcours d’une vie. Une grande salle est consacrée à la série couleur magnifique sur Jonathan Vélasquez, ce jeune skater vénézuélien que l’artiste a suivi de l’enfance à l’âge adulte. Quelques images dérangent si on les exclue du contexte, mais l’ensemble est plus émouvant que choquant.

Courtesy of the artist, Luhring Augustine, New York and Simon Lee Gallery, London

Larry Clark. Dead 1968, 1970
Courtesy of the artist, Luhring Augustine, New York and Simon Lee Gallery, London

L’interdiction de l’exposition aux mineurs, décision prise de manière préventive selon Bertrand Delanoë, le maire de Paris, pour respecter la loi sur la protection de l’enfance, scandalise le monde de l’art et les associations proches de la Ligue des Droits de l’Homme. Les images de Larry Clark, consacré aujourd’hui comme un artiste majeur, ont certes été censurées il y a 40 ans, mais ces dernières années, elles ont été largement exposées, notamment à Paris à la MEP et à la BNF, sans faire l’objet d’une interdiction.
Elles témoignent de l’oeuvre sensible d’un photographe qui à 67 ans se déclare blessé et choqué par cette décision.

Ecouter l’entretien en anglais avec Larry Clark  (10'43")


Ecouter la chronique de Claire Baudéan (3'58")


Fabrice Hergott, le directeur du Musée a été obligé de se soumettre à cette interdiction.Il regrette que l’exposition ne soit pas ouverte aux ados et défend le parcours et la création du photographe américain.

Ecouter l’entretien avec Fabrice Hergott, le directeur du musée (6'04")


Pour Sébastien Gokalp, commissaire de l’exposition, la parole photographique de Larry Clark, c’est d’abord une parole de vérité.

Ecouter l’entretien avec le commissaire de l’exposition, Sébastien Gokalp (16'53")


Stéphanie Moisdon, est historienne de l’art, elle fait partie des 3 commissaires artistiques poursuivies depuis 10 ans dans l’affaire toujours pas classée de l’expo de Bordeaux « Présumés Innocent ». Elle réagit elle aussi à cette interdiction de l’exposition Larry Clark aux mineurs et propose la création d’un collectif d’intellectuels et d’artistes pour réformer la loi.

Ecouter l’entretien téléphonique avec Stéphanie Moisdon, un des commissaires poursuivis dans l’affaire de l’expo " Présumés innocents"  (6'28")


Ecouter "Culture et vous" sur l’expo de Larry Clark (3'54")


"Kiss the past hello", première rétrospective en France du photographe Larry Clark, au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, à partir de demain et jusqu’au 2 janvier, et rétrospective de ses films, notamment Kids, Ken Park, Wassup Rockers, jusqu’à dimanche, à la Cinémathèque française dans le 12è à Paris.

(c)Courtesy of the artist, Luhring Augustine, New York and Simon Lee Gallery, London

Larry Clark. Carlos, Sergio, Porky, Jonathan, Churro, Eddie, Kico, Ricardo, Spermball (Milton), PJ, Armando, 2004
©Courtesy of the artist, Luhring Augustine, New York and Simon Lee Gallery, London

la page Myspace de Larry Clark (en attendant le lancement de son site officiel)

Interview de Larry Clark au magazine d’art contemporain American Suburb X

1ere rétrospective aux Etats-Unis des photos de Larry Clark en 2005 à l’International Center of Photography

http://www.france-info.com/chroniques-sortir-ecouter-voir-2010-10-07-retrospective-larry-clark-40-ans-de-photos-avec-les-ados-489802-81-118.html

19 août 2010

"ESPRIT CRITIQUE", France Inter, 23 juin 2010. On y évoque mon affaire"...

12 juillet 2010

Observatoire de la Censure, juillet 2010.

8 juillet 2010: Des nouvelles de Vallauris, Montréjeau, Castelnau-Montratier

À Vallauris, Alpes-Maritimes (voir Observatoire de la censure, 30 avril 2010) - en dépit de la décision du tribunal administratif de Nice qui avait suspendu, le 31 mai 2010, l'arrêté du maire, estimant qu'il n'y avait pas de risque de trouble sérieux à l'ordre public - l'exposition de Zineb Sedira était toujours fermée, Alain  Gumiel refusant de remettre le personnel municipal à disposition du musée national Picasso - La Guerre et la Paix. Un mois après la décision de la justice, l'exposition est enfin rouverte. C'est ce qu'a annoncé, mercredi 7 juillet, Maurice Fréchuret, directeur des Musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes. Le maire refusant toujours d'obtempérer, l'État s'est donc substitué à la mairie et fournit le personnel nécessaire au déroulement de l'exposition, visible jusqu'au 20 septembre.

À Montréjeau, Haute-Garonne, (voir Observatoire de la censure, 16 juin 2010) le maire a résolu ses problèmes de logistique - hébergement  et sécurité de  27 artistes israéliens - qui l'avaient amené à déprogrammer le groupe de danse folklorique Hora Jérusalem : celui-ci  participera donc, du 12  au 16 août, au 51ème Festival mondial du folklore de Montréjeau.

A Castelnau-Montratier (Lot), l’artiste Philippe Pissier annonce sur son blog qu'il a été relaxé par la cour d'appel d'Agen, le 18 mars 2010, de toutes les poursuites dont il faisait l'objet et qu'il contre-attaque. En juin 2008 (Voir Observatoire de la censure, 25 septembre 2008), suite à un signalement de La Poste, la substitut du procureur de la République de Cahors avait ordonné une enquête sur  cet artiste de “mail-art”. Il lui était reproché d’avoir envoyé quatre cartes postales. Destinées à une exposition d’art postal en Allemagne à laquelle il devait  participer, elles représentaient des poitrines nues de femme, avec sur chaque sein des pinces à linge. La gendarmerie avait perquisitionné le domicile de l’artiste, saisi son ordinateur et d’autres oeuvres. Soupçonné de “trouble à l’ordre public et mise en danger du psychisme des enfants par une oeuvre pornographique”, Pissier risquait trois ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende, en vertu de l’article 227- 24 du code pénal. link 

Jeudi 8 juillet 2010 4 08 /07 /2010 19:46

http://observatoiredelacensure.over-blog.com/article-8-juillet-2010-des-nouvelles-de-vallauris-montrejeau-castelnau-montratier-53637024.html

12 juin 2010

ReSPUBLICA, 8 juin 2010.

Philippe Pissier est libre !

               

Mardi 8 juin 2010         

       

Par Nicolas Pomiès               

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À plusieurs reprises, ReSPUBLICA avait informé ses lecteurs des aventures connues par l’artiste Philippe Pissier qui s’était vu traîné en justice pour avoir posté trois cartes postales dans une boite aux lettres. Les cartes postales comportaient des bustes féminins ayant des pinces à linge sur les tétons.
Le receveur des Postes et le Parquet avaient estimé que ces cartes postales pouvaient choquer des mineurs. L’enquête de Gendarmerie diligentée par la Procureure de Cahors était visiblement destinée à charger l’artiste afin qu’il sorte du procès avec une quelconque condamnation même minime.
C’est ce que Philippe Pissier indique sur son site sur lequel il poste un passionnant résumé de l’affaire.
L’affaire a finalement abouti à la relaxe totale de l’artiste qui n’a cependant pas dit son dernier mot puisqu’il a décidé d’attaquer les enquêteurs à charge qu’il eut sur le dos.

Que restera-t-il de ce dossier ?

Premièrement un gros ratage culturel et économique. L’arrestation et la garde à vue de Philippe Pissier pour cette infime affaire se firent à quelques jours du lancement d’un festival international de l’art postal à Castelnau-Montratier dont il était le maitre d’oeuvre.
La dynamique fut enrayée et il faut bien du courage à Pissier et ses amis pour relancer encore cette année ce festival qui aurait aujourd’hui une dimension supérieure si l’ordre moral n’avait tenté d’y mettre un frein.
Mais le principal enseignement de l’aventure de Pissier et de ses trois cartes postales est la tentative de l’État représenté par son parquet de créer un art officiel contingenté et aussi de dicter le cadre des bonnes moeurs. À suivre les Torquemada de la nouvelle inquisition, trois pinces à linge sur un sein sont une perversion diabolique alors même que pullulent chez tous les marchands de cartes postales de France et de Navarre des photos dégradantes dites cartes de plages ou de vacances.
Il est étonnant aussi que le bondage d’origine japonaise qui consiste à entraver esthétiquement un corps trouve des subventions pour s’exposer dans nombre de musées, les petits collages de Pissier sur ce thème reçoivent encore aujourd’hui des cris d’indignations.
Enfin si cet été vous passez par Castelnau-Montratier, n’hésitez à aller interpeller l’artiste. Il ne manque ni de rhétoriques, ni de talents poétiques. Et si vous voulez jauger de la normalité et de l’équilibre psychologique d’un modèle de ses photographies, rendez-vous dans une des principales brasseries de la ville. Vous y trouverez une de ses anciennes compagnes ayant d’ailleurs témoigné pour lui lors du procès qui tient aujourd’hui, avec son mari, l’établissement !

Philippe Pissier est libre, Castelnau-Montratier aussi. Qu’il est bon de trouver des endroits où soufflent un peu d’insouciance, de créativité et de convivialité !

                        

Par Nicolas Pomiès       

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http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/philippe-pissier-est-libre/1973

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