A l'intention de Monsieur Eric SEGUIN, Procureur de la République, TGI de Cahors...
Monsieur le PROCUREUR,
je m'estime contraint de répondre à votre brève déclaration publiée dans "La Dépêche du Midi" en date du 11 décembre 2008 : « Je voudrais que les gens réfléchissent à l'image dégradante de la femme que renvoient ces cartes postales. À l'heure où l'on évoque les violences faites aux femmes, ce n'est pas inutile ».
S'il n'est pas inutile, comme vous l'indiquez, que les gens puissent réfléchir sur mes cartes postales encore faudrait-il qu'il les aient vues.
Pour ma part, je voudrais que les gens réfléchissent à l'image dégradante de notre société que renvoient les procédés employés à mon encontre. A l'heure où l'on évoque la disparition en France de tout état de droit, ce n'est pas inutile - non plus.
En effet, mon affaire n'est que détournements : détournement de correspondance, détournement d'un article de loi, détournement de procédure.Est-il donc vraiment utile en plus de détourner un vrai débat qui porterait plutôt sur les libertés publiques et l'émergence manifeste d'un état policier ?
Ne serait-ce que par respect pour les vieilles femmes qui mendient dans les rues de Cahors, ou pour les étudiantes contraintes de se prostituer afin de payer leurs études, leur situations me semblent bien plus "dégradantes" que mes modestes cartes postales.
En espérant interpeller votre conscience citoyenne, veuillez recevoir, Monsieur le Procureur, mes sentiments les meilleurs.
Philippe PISSIER, 19 décembre 2008 e.v.