Ayatollahs asexués à la Poste et à la télé
Par Roger Heurtebise le lundi 29 septembre 2008, 08:15 - Décryptage - Lien permanent
Je prends connaissance d’un curieux fait divers, synthétisé par le site Bivouac-id : « RAMDAM à La Poste : où la stupidité dépasse ses propres bornes »
On apprend que des employés de la Poste jouent aux petits délateurs qui rappellent les heures les plus sombres de notre Histoire. Mais on a déjà vu des employés de l'ANPE prêter main-forte à des provocations contre des citoyens, main dans la main avec la Halde et le Mrap et pour la plus grande gloire d’Allah ! A l’heure où l’on s’interroge – et à juste titre – sur la privatisation de services publics, il convient de se demander s’il n’est pas quelque peu hypocrite de vouloir débarrasser lesdits services publics de l’emprise du « grand capital » tout en taisant l’emprise d’un terrorisme intellectuel à peine voilé.
L'autre aspect intéressant de cette affaire, c'est le rapport à l'érotisme et à la sexualité qu'ont certaines personnes qui se situent à gauche. Je suis plutôt admiratif envers ceux (et surtout celles) qui ont prôné dans les années 70 la « libération sexuelle » au nom du féminisme et de la liberté d'expression et de mœurs. J’étais à leurs côtés. J’ai milité pour la contraception et le droit à l’IVG. Mais je m’étonne aujourd’hui de quelques contradictions dans leur cheminement militant. Ils (ou elles) soutiennent des festivals lesbiens où on apprend à fabriquer des godemichés aux frais du contribuable parisien, et parallèlement ils (ou elles) s'offusquent d'affiches dénudées ou de cartes postales grivoises, toujours au nom du même féminisme.
Et ce sont les mêmes qui ferment leur clapet quand des notables de gauche soutiennent des pédophiles, ce sont les mêmes qui accusent Eric Zemmour de sexisme alors qu'il ne fait qu'analyser des réalités humaines, et qui soutiennent Philippe Val quand, dans l'affaire Siné, il distingue les soi-disant « couillus » de ceux qui seraient dépourvus d’attributs virils. La caricature du sexe et des testicules est acceptée dans Charlie-Hebdo, tout comme les caricatures de Mahomet, parce que c’est Charlie-Hebdo. Mais les mêmes dessins deviennent subitement « sexistes » ou « islamophobes » dès qu’ils quittent la sphère parisianiste de la bien-pensante caviar.
Le retour à l'« ordre moral » n'est donc pas l'apanage de la droite. Mais sur ce type d'affaires, la gauche montre souvent une schizophrénie et une incohérence bien supérieure à celle de la droite. Encore que... la fameuse « libération sexuelle » doit autant à la présidence de Giscard d’Estaing et à Simone Veil qu'au MLF ! Mais rappeler cette évidence est aussi politiquement incorrecte que de rappeler que la gauche fut bien plus prompte à pactiser avec Hitler et à voter les pleins pouvoirs à Pétain que la droite. Le catéchisme socialiste est aussi révisionniste que celui de Jean-Paul II, mais il est aussi « infaillible » qu’une bulle papale.
Evidemment, on nous fera encore le coup de « la femme objet », victime du marché et du capitalisme. Dans un réflexe des plus narcissiques, égocentriques et individualistes, on va donc crier « mon corps m'appartient ! », en arrachant son soutien-gorge à la Gay Pride devant les caméras, puis vendre ses bouquins insipides dans Le Monde ou dans le service public de télévision et de radio. Les mal-baisées et les non-baisantes se prostituent autant à la déesse du fric et du show-biz que les nymphettes de la Star Academy. Elles sont d’ailleurs invitées sur les mêmes plateaux !
Voilà sans doute le paroxysme de la sainte laïcité : qu’on croie en Vénus ou qu’on n’y croie pas, on expose sans vergogne ses opuscules et son cul (ou son faux-cul) dans le temple médiatique, quitte à dire n’importe quoi et son contraire. Caroline Fourest nous explique dans l’émission de France 3 « Ce soir ou jamais » que le crime de Bernard Cantat n’a rien de sexiste, et que le voile islamiste n’est pas condamnable, puis dresse des listes maccartistes de ceux qui ne partagent pas son avis sur l’homosexualité, tout en faisant l’impasse sur la mise à mort des homosexuels en terre d’islam. La même Caroline Fourest voue un véritable culte à Mahomet, le plus sexiste et homophobe des « prophètes ». Ce n’est plus seulement de la schizophrénie, c’est du masochisme ! Il est difficile de déterminer, dans cette attitude paradoxale, ce qui tient à la psychologie (ou à la psychiatrie) et ce qui ressort du clientélisme islamogauchiste. Mais cette contradiction est récurrente à gauche, depuis Noël Mamère qui défend à la fois les homosexuels et les musulmans homophobes, jusqu’aux élus qui financent en douce des mosquées et qui prêchent la laïcité.
A ceux et celles qui baissent leurs pantalons pour montrer leurs culs bénis par le pape ou par Prochoix, je préférerai toujours la Vénus de Milo, qui n’eut pas à jouer la provocation hypocrite pour exhiber ses charmes. C’est la même nuance qu’on trouve entre les putains qui font payer avant ou après, ou gratuitement, et entre les petites bourgeoises occidentales qui ont peur de la ménopause et les maugrabines matures qui n’ont pas besoin de faire semblant quand elles assument leurs besoins physiologiques.
Il paraît que les divorcées dans la quarantaine sont majoritaires sur les sites de rencontre Internet, où elles ne cessent de s’interroger s’il faut « coucher » dès la première nuit. Quelle vision capitaliste des relations humaines ! On se demande qui est l’objet dans ces tristes copulations utilitaristes. La femme ou l’homme ? En tous cas, pas l’Homme, ni la Femme, et encore moins ceux et celles qui hésitent quant à leur appartenance sexuée.
On oublie simplement que la sexualité, ça se vit généralement avec l'autre sexe, avec l'Autre tout simplement. La sexualité est le summum du don de soi, de l'humanisme, de l'amour, de la confiance, bref, des valeurs évangéliques, et des valeurs de gauche qui en découlent. Il n'est donc pas étonnant que l'amour courtois du Moyen-Age hérite d’Aristote et de nos « racines chrétiennes », et en particulier d’un Jésus qui pardonnait à la femme adultère alors que les islamistes veulent la lapider conformément au Coran. Et c’est le même Jésus qui discutaient avec des prostituées, alors que nos féministes modernes sont les premières à leur jeter la pierre et à vouloir les tondre comme « social-traîtres ».
Si je lis bien entre les lignes de l’article de Bivouac-Id, il y a de fortes chances que cette affaire de cartes postales et de télégraphistes gestapistes soit étouffée, surtout dans le contexte actuel. Tant mieux pour l'artiste mis en cause et en examen, mais c'est dommage que le débat ne soit pas posé. Il aurait permis de débusquer les petits ayatollahs et ayatollettes qui se prétendent « progressistes » et qui n’ont plus rien à envier à Savonarole et Torquemada.
Au fond, Philippe Val a raison : il y a ceux qui ont « des couilles » et ceux qui n’en ont pas. Tout comme il y a des femmes qui sont femmes, et des femmes qui nient leur féminité, ou qui la masquent sous le hijjab islamique… ou féministe, et qui prennent comme étendard leur propre lacune mentale ou physique. Il ne s’agit pas seulement de voiler (et donc de cacher) une mocheté physique, mais également une mocheté mentale, celle qui vous fait redouter l’autre sexe, celle qui est profondément asociale. C’est le réflexe symétrique de celui des talibans qui montrent leur affolement machiste et leur peur de l’autre sexe. C’est le refus puéril d’une simple réalité, le refus du tragique de l’existence humaine.
On rêve à un « grand soir » asexué parce qu’on refuse le sexe, tout comme d’autres rêvaient à un « grand soir » communiste parce qu’ils refusaient de constater que la nature de l’Homme n’a jamais été – et ne sera jamais - communiste. Il y a cependant une différence fondamentale entre les idéalistes du socialisme et ceux du féminisme : les premiers voulaient faire le bonheur de toute l’humanité, tandis que les seconds limitaient leur combat à la moitié de l’espèce humaine, quand ils ne dressaient pas celle-ci contre l’autre moitié. Une autre différence fondamentale est que l’Homme a toujours cherché à « communier », par une organisation sociale et une civilisation, en organisant les rôles de chaque individu dans la société, tandis que le féminisme tente de séparer le monde des hommes et celui des femmes, tout comme les islamistes. Le féminisme, dans sa forme extrémiste, est donc asocial et anti-civilisateur, et… sexiste.
En attendant la suite de cette affaire des postiers partisans d’un « ordre moral » fémisnito-islamo-gauchiste, je vais ressortir mes CD de Georges Brassens, de Jean Ferrat et de Jacques Brel. Car si « la femme est l’avenir de l’homme », « les connes ne ressemblent qu’aux connes », qu’elles soient recouvertes d’une burka ou qu’elles bâchent leur féminité sous le foulard et l’étendard du MLF.
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