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Les Rencontres de l'Art Postal
2 décembre 2008

Le Post

Soutenir (ou non) l'artiste Philippe Pissier

icone des tags pornographie, justice, police, Philippe Plissier, SM, magistrature

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Par jtombeur Groupe Actif et militant
le 02/12/2008, vu 481 fois, 0 nombre de réactions

Info servie nature, non vérifiée par la rédaction du Post, à consommer telle quelle !

Philippe Plissier est, selon Agnès Giard, du blogue-notes 400 culs (blogue du quotidien Libération) un artiste injustement poursuivi pour avoir diffusé hors-lieux réservés à cet effet un document visuel à caractère pornographique. Cela se discute…

Soutien à Philippe Plissier

Seins nus, oui, mais « torturés ». Or donc, Philippe P(l)issier (le l entre parenthèses puisque son site l'élide), qui est indéniablement un artiste, pratique ce que le site de La Poste prône : envoyer des cartes postales, des lettres, des colis fortement personnalisés, décorés. Enfin, prônait surtout avant de vous personnaliser vos envois à bon compte (pour elle) en vous proposant tout-plein-tout-plein d'enveloppes, d'emballages avec des ch'tis crobards, des joulies-joulies images, &c. Toujours est-il que Philippe P(l)issier envoie une carte postale avec pour motif une jolie poitrine féminine et des pinces à linge. Je n'ai pas vu l'objet du délit, je sais que c'est une pratique S(ado)-M(aso). Agnès Giard vous explique mieux que moi pourquoi Philippe Pissier encourt trois ans de prison et plus de soixante-dix mille euros d'amende. Un postier ou une postière s'est ému·e, et je peux la comprendre.

Le SM, une chose sérieuse, ludique, complexe. Et son contraire. Ce n'est pas ma tasse de thé. Même quand on me le demande gentiment, je n'aime pas trop me prêter à ce genre de simulacre, encore moins faire vraiment mal. Alors que des gens très bien apprécient la douleur physique, jouissent vraiment en simulant ou ressentant de la souffrance physique, &c. Je n'ai pas vu l'objet du délit, mais j'ai vu une photo de femme, au sourire non feint, à la poitrine entourée de pinces à linge en bois, et elle n'est pas plus stupide ni soumise (hors séance, hors lieux de pratique) qu'une autre. Voire moins soumise qu'une autre.

Mais ce n'est pas fait pour les gamins. Les gamin·e·s, souvent les pires « sadiques » qui soient (mes souvenirs de cour de récré l'attestent, mes observations le confirment) hormis les petit·e·s chef·fe·s (voire les grand·e·s) envers les personnels « inférieurs » (forcément, hein !), ont souvent bon dos. Sous prétexte de les protéger, on musèle parfois la liberté d'expression. N'empêche que je n'aimerais pas qu'une gamine se retrouve aux prises avec d'autres gamin·e·s qui, sous prétexte qu'elle leur soit inférieure (forcément, hein !), se retrouve la poitrine nue et fortement endolorie. Et j'aurais tendance à vouloir tarter qui aurait inspiré cette détestable idée à ces tortionnaires en herbe (ou très passagèrement tortionnaires, allez savoir… je ne suis pas un charlatan du genre voyant ou faiseur d'horoscopes).

SM et féminisme sont (parfois) en ménage. Oui, je sais, c'est un peu complexe. Il faudrait peut-être une sociologue telle Anne Larue pour vous le faire, sinon comprendre, du moins envisager. Elle est l'auteure d'une fort érudite étude sur le masochisme en littérature (Le Masochisme ou comment ne pas devenir un suicidé de la société) et d'une non moins fort divertissante pochade féministe, La femme est-elle soluble dans l'eau de vaisselle ? Par ailleurs, j'ai connu au moins deux femmes tour à tour en collier de chien ou tenant le martinet qui, soumises lors de certains ébats, sont farouchement pour le partage des tâches ménagères au domicile et absolument anti-machiste au travail. Des adeptes, telle Aurora, que je ne connais, elle, pas du tout, semblent avoir une aigue conscience sociale (et je l'en félicite au passage).

Je n'en soutiens pas moins (ni plus) Ph. Pissier. Mettons que je m'en tiens au service minimum, envoyer une carte postale de soutien. Que je vais poster en « courrier lent ». Celui que La Poste fait traîner lorsqu'il est adressé à EDF ou GDF (et ce qui permet à EDF ou GDF de vous adresser un courrier de rappel menaçant de sanctions ; ainsi La Poste vendra-t-elle des timbres tarif urgent, et vous paierez peut-être deux fois, accordant ainsi une avance de trésorerie à EDF ou GDF car entre privatisées ou futures privatisées, des intérêts communs peuvent porter à une collusion que la Commission européenne sanctionnera… ou pas… ou peu).

Réprimer commence par réfréner. On commence par ce(ux) qui peu(ven)t faire consensus : les terroristes violents (au besoin, on les invente, voire on se substitue à eux et on revendique à la place d'opposants, genre Reichstag et Hitler, genre… même en France), les pornocrates, par ex. Et puis on habitue les gens à avoir peur, à se méfier de ce qu'ils (se) disent, expriment, si possible même en famille (« et ton papa, petite, il ne porte pas notre bien aimé président dans son cœur, qu'est-ce qu'il t'en dit ? et il ne serait pas trop caressant avec toi ? il ne t'aurais pas, disons, je ne sais pas… »). On finit même par obtenir des aveux, à ce train-là… Bientôt, tout risque de devenir acte de rébellion ou d'outrage, et comme pour les armes de destruction massive, on intervient préventivement, avant qu'il y ait eu rebellion imminente, outrages sous très peu de temps.

Cela vient du centre de tri de Cahors. La plainte, au titre de l'art. 227-24 du N(ouveau) C(ode) P(énal), a paru douteuse à Jacques Toubon. Oui, mais il n'est pas plus en odeur de sainteté à présent qu'un Galouzeaux de Villepin, bon à « pendre à un crochet de boucher » (dixit, parait-il, selon la presse, SM Niko Narközy Ier). Et selon le justiciable Plissier (avec l pour l'état-civil), « il s'agirait du détournement d'une procédure initialement abusive ». Qu'importe. Il faut faire peur. Aux délinquants. On va ainsi systématiquement leur serrer à bloc les pinces pour qu'ils aient très mal et comprennent la prochaine fois. Qu'importe s'ils bénéficieront d'un non-lieu, qu'ils soient ou non justement ou injustement condamnés. On va se livrer à des perquisitions à l'aube, multiplier les gardes à vue. C'est déjà fait. C'est la pratique normale, recommandée. Vous croyez qu'on craint le ridicule ? Non, l'enquête, parait-il, se poursuit. Même si Philippe Plissier était apolitique, on aura tout fait pour qu'il le soit un peu devenu. Donc, à présent, il est suspect, forcément suspect, et il faut le « tenir » et faire un exemple, n'est-ce pas ? Et en faire un dangereux pornocrate apte à devenir un affreux terroriste. Finalement, c'est une mesure préventive qui fera consensus. Pourquoi se gêner ? Où se situe le sadisme ? Poser la question, est-ce déjà être devenu suspect ? Et le suivant à traiter préventivement ? Êtes-vous déjà ce suivant ? Dans ce cas, pas la peine de tenter de rentrer dans le rang, on vous retrouvera. Alors, autant soutenir Philippe Plissier.

http://www.lepost.fr/article/2008/12/02/1343390_soutenir-ou-non-l-artiste-philippe-pissier.html

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