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24 avril 2009

Martin Bethenod: «La lecture des images contemporaines n'est pas facile dans notre société»

Créé le 28.10.08 à 17h31 | Mis à jour le 28.10.08 à 19h11 | 1 commentaires

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La Fiac au Grand Palais

La Fiac au Grand Palais /Emmanuel Nguyen Ngoc

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Enquête : Pourquoi les photos de Kulik ont été décrochées à la Fiac?

INTERVIEW - Le directeur de la Fiac revient sur le décrochage de photos par la police pendant l'exposition...

La Foire internationale d'art contemporain (Fiac) est terminée pour cette année, mais on parle encore du décrochage par la police des photos d’Oleg Kulik, un artiste russe, jugées pornographiques et zoophiles. Interview du directeur de la Fiac, Martin Bethenod.

Comment avez-vous réagi au décrochage sauvage des œuvres d’Oleg Kulik?
Il y a eu beaucoup d’émotion et d’incompréhension. Les photos décrochées sont reproduites dans un catalogue en vente libre qui n’a pas de panneau interdisant la lecture aux mineurs. De même, on les trouve facilement dans Google images. Là, les clichés étaient présentés dans le cadre d’une foire d’art contemporain.

Peut-on parler de censure, selon vous?
Je ne pense pas qu’on puisse conclure à un renforcement de la censure, même s’il y a des enjeux en ce qui concerne la liberté de création. Mais cela pose une question: la société a-t-elle la capacité de lire des images contemporaines? Dans tous les musées de France, il y a des reproductions de «Leda et le cygne» ou de Lo changée en vache par Jupiter. Pourtant, pour ces œuvres de la mythologie on ne parle pas d’incitation à la débauche ou de zoophilie. La société actuelle a du mal à ne pas confondre documents et œuvres. Il y a périodiquement des problèmes. C’était aussi le cas de l’exposition «Présumés innocents - L'art contemporain et l'enfance», organisée à Bordeaux (une association a porté plainte à cause d’images «d'enfants mis en scène dans des attitudes sexuelles, avec des traits de violence, de souffrance», ndlr).

Comment expliquez-vous que le décrochage de Kulik se soit fait en 2008 alors que les clichés incriminés ont déjà été exposés plusieurs fois à Paris?
Je ne me l’explique pas. D’autant que Oleg Kulik est un artiste très légitime depuis plusieurs années.

Avez-vous reçu une plainte de la part du parquet?
Non, pas pour l’instant. Les propriétaires de la galerie moscovite XL, Elena Selina et Serguei Khripoun, ont été relâchés après avoir été interrogés au commissariat du 8e arrondissement de Paris. Ils viennent de repartir en Russie.